Les maquis du Vercors

C Clavel

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Le massif du Vercors est une véritable forteresse naturelle. Le mouvement de résistance Franc-Tireur est à l'initiative de la création d'un premier maquis dans le massif du Vercors, la première implantation est le maquis de la Ferme d'Ambel en décembre 1942. Le Vercors devait jouer un rôle majeur et stratégique en particulier dès qu'un débarquement en Provence aurait lieu.
L’annonce du débarquement du 6 juin 1944 provoque l’euphorie dans la région. Dans la nuit du 8 au 9 juin, le chef d’état-major régional Marcel Descour, donne l’ordre au commandement militaire de procéder à la mobilisation générale. Les compagnies civiles ainsi que de nombreux jeunes, isolés ou en groupe, montent sur le plateau : à la mi-juillet, près de 4 000 hommes se trouvent ainsi réunis dans le Vercors, la plus importante concentration de maquisards de la région. Le massif est « verrouillé », ses voies d’accès contrôlées. Entre le 9 juin et le 21 juillet 1944, le Vercors devient ainsi une zone libérée dotée d’un double commandement. Et le 3 juillet, à Saint-Martin, Yves Farge, commissaire de la République de la région R1 (actuellement Rhône-Alpes), proclame la restauration de la République dans le Vercors.
Les Allemands s’inquiètent alors de la forte concentration d’hommes dans le Vercors tandis que se profile la défaite du IIIème Reich. Ils craignent que ces résistants puissent, lors d’un débarquement allié en Provence, conduire des raids dans la vallée du Rhône et gêner leur repli du Sud de la France. Afin de lever ces menaces, après quelques attaques ciblées, l’état-major allemand prépare une offensive généralisée contre la zone libérée du Vercors. Avec plus de 10 000 hommes, c’est l’une des plus importantes opérations de la Wehrmacht contre un maquis en Europe. Dès la mi-juillet, des troupes allemandes se déploient sur les piémonts du Vercors, encerclant le massif. Conscients de l’imminence de l’attaque, les responsables multiplient les demandes de renforts et d’armes lourdes aux Alliés.
Au soir du 23 juillet, le sort du Vercors est scellé. Les troupes allemandes ont pris des avantages décisifs sur tous les fronts et progressent partout dans le massif. En fin d’après-midi, François Huet, chef militaire du maquis, donne l’ordre de dispersion. Les hommes doivent cesser le combat. Les soldats allemands reçoivent la consigne de ratisser le Vercors, pour traquer les résistants et détruire leurs repères.
Les troupes allemandes quittent le Vercors à la mi-août 1944, laissant le massif dans un état de désolation totale. Le bilan humain dans l’ensemble du Vercors est lourd (entre 500 et 800 morts), les dégâts matériels sont considérables. Cependant, plus de 3 000 combattants ont survécu et nombre d’entre eux reprennent la lutte.
Le 15 août 1944, les troupes alliées débarquent sur les rivages de la Méditerranée. Aux côtés des résistants, dont beaucoup d’anciens maquisards du Vercors, elles font rapidement reculer les troupes allemandes.