La fin de la guerre : Les opérations, les répressions, les déportations et la fin du IIIème Reich (1944-1945)
Depuis 1981, la fin de la seconde guerre mondiale est célébrée en France le 8 mai, date de l’armistice pour l’Europe de l’ouest. Mais la cessation des hostilités, décidée pour le 8 mai 1945, est l’aboutissement d’une longue série d’événements et de décisions. Par ailleurs, pour les populations, le retour à la normale est loin d’être immédiat.
Quand commence la fin de la guerre ? Avec le « D-Day », c’est-à-dire le débarquement en Normandie au matin du 6 juin 1944 ? Ou dès la mise en œuvre de l’opération « Fortitude », leurre destiné à l’état-major allemand ?
A l'été 1944, alors que les alliés prennent pied sur le sol français, les derniers convois de déportés quittent encore Drancy vers l'est. Pour une grande partie d’entre eux, la fin est en fait la mort.
A l’est, la fin de la bataille de Stalingrad, en février 1943 est considérée comme un tournant. Elle marque le début de la contre-offensive soviétique et la mise en marche de l’Armée rouge vers le Reich.
Au-delà d’une date, symbolique, à partir de quel moment peut-on parler de la fin de la guerre ?
A la fin des années 1940, les populations marchent encore dans les ruines des villes bombardées de la Côte d’Opale ; et les tickets de rationnement sont utilisés, officiellement, jusqu’au 1er décembre 1949.
Quand Joseph Bialot dédicace son livre C’est en hiver que les jours rallongent à un ami déporté lui aussi, il signe « De la part de B9718 à 160411 » : pour les survivants d’Auschwitz, leur passage par le camp est irrémédiablement gravé sur la peau.
Notre réflexion a été guidée par cette temporalité étendue et ce dualisme permanent, entre l’espoir et les larmes.
A travers notre travail, dans ce site et avec la frise qui l’accompagne, nous avons voulu montrer l’enchevêtrement des situations et des événements : la joie, la liberté retrouvée, l’espoir ; mais aussi l’angoisse, l’attente vaine, les vies brisées. Nous avons voulu aussi montrer que la violence se trouve à tous les niveaux, que l’ennemi n’est pas toujours l’autre.
Isabelle Nacry, membre des Forces Françaises de l'Intérieur, lors de la libération de La Cappelle, 1944
