A la fin du mois d’avril 1944, les états-majors ont organisé une vaste opération de « répétition » du débarquement, baptisée « Tiger ».
Dans le sud de l’Angleterre, sur les plages du Devonshire à la topographie proche des plages normandes, les habitants ont été évacués afin de préserver le secret des opérations.
Dans la nuit du 27 au 28 avril, environ 30 000 soldats, anglais et américains, sont mobilisés.
Mais l’exercice tourne au drame. En effet, profitant du brouillard, des vedettes lance-torpilles allemandes visent un des convois et touchent 3 bâtiments alliés : 2 sont coulés, le dernier est fortement endommagé. Dans un premier temps, les Britanniques donnent l’ordre de ne pas intervenir, car cela mettrait en danger toute l’opération. Des dizaines de soldats, lourdement chargés, mal équipés en gilet de sauvetage, meurent alors de froid ou noyés.
Le lendemain matin, on se rend compte que des officiers qui détenaient des documents secrets sur l’opération " Overlord " se trouvent parmi les disparus. Si leurs corps ont été retrouvés par les Allemands, le débarquement en Normandie est gravement menacé. Eisenhower donne alors l’ordre de retrouver les corps des soldats disparus. A l’issue des recherches, les dépouilles des officiers ont toutes été identifiées. En revanche, plusieurs dizaines de corps ne sont pas retrouvés.
L’échec de l’opération est dissimulé par les états-majors. Les archives ne sont déclassifiées qu’au début des années 1980. Mais le nombre total de victimes de cet entraînement raté, estimé à environ 1 millier, reste inconnu.
